Bouclez le secteur entier, les mecs ! Faites passez à la population que le message qui va suivre doit être entendu par tout le monde, sans exception. Je veux des snipers au dessus de chaque immeuble et des voitures dans chaque rue pour faire comprendre à l'imbécile qui aurait la mauvaise idée d'aller acheter des clopes à ce moment que c'est pas le bon moment. Ce message doit être entendu par la communauté entière ! C'est bon, je peux y aller ? Comment sont mes cheveux ? Pas trop de maquillage ça va ? OK, en piste !

Alors, aujourd'hui, je me lance dans ma première review de jeu-vidéo, et je commence avec du lourd, le jeu de 3DS qui m'a le plus fait triper, bien plus que Pokémon XY. Le renouveau même du RPG, si vous n'en avez pas entendu parler, allez vous pendre ! J'ai nommé... Bravely Default ! Flying Fairy, Quand les fée volent, When the fairy flies, ou tout simplement Bravely Default : the game of the year 2013 !

Bon, avant de commencer, je tiens à préciser une chose. On va commencer par la fin, c'est-à-dire par mon avis en général sur ce jeu. Si je suis amené à faire la critique de certains éléments du jeu, ne doutez pas de ceci. Ce jeu est de la bombe à neutron, un condensé de tout ce qu'il y a de mieux dans les RPG old school. Ce fut pour moi comme une drogue, à peine l'avais-je fini que je voulais déjà le recommencer. Et le succès qu'il a eu par delà les frontières du monde me rassure : ce jeu a vraiment quelque chose, ce n'est pas moi qui suis cinglé. Alors jouez-y, grands fous ! N'attendez pas ! Ou que vous soyez, quoi que vous fassiez, jouez à Bravely Default !

 

 

Bien, comme d'habitude, commençons par un petit résumé :  

Tiz Arrior est le seul survivant de la destruction de son village dont il ne reste qu'un gouffre béant. Peu après sa destruction, il rencontre Agnès Oblige, la vestale du cristal du vent qui a fui son temple suite aux persécutions des anticristalistes et l'engloutissement du cristal sur lequel elle veillait par les ténèbres. L'assombrissement des quatre cristaux du continent provoquerait un cataclysme sans précédent, et c'est accompagnés de la jeune Edea, du mystérieux Ringabel et de la fée Airy que Tiz et Agnès vont combattre la terrible armée Eternienne qui a juré de faire sombrer les cristaux de pouvoirs dans l'oubli.

Bon, pour tous ceux qui ont joué aux Final Fantasy, notamment les premiers, vous ne verrez bien de bien original. Un monde menacé par les ténèbres, quatre héros de la lumière, des cristaux à rallumer... Toutefois, il ne faut jamais se fier au concept de départ. L'histoire et le scénario de Bravely Default vont se révéler assez riches au fur et à mesure de l'aventure, et le charisme des personnages fait en outre qu'on suit tout ça avec attention et joie.

Mais on parlera des personnages un peu plus tard. Tout d'abord, traitons le fond. La première chose à dire, c'est que Bravely Default est beau visuellement. Il a gardé l'aspect old school des anciens FF tout en utilisant à bon escient les capacités d'une console moderne comme la 3DS. Les paysage ressemble à des dessins et semble assez figés, notamment les villes. Ça surprend au début mais c'est vraiment sympa.

 

 

L'évolution sur la carte du monde est toute simple et efficace. Grotte, forêt, villes, donjon, tout y est pour l'aspect FF. L'aspect des combats est dynamique, les ennemis bien fichus, et le déplacement en donjon vous replonge avec extase dans les premières années de l'héroïc RPG, le tout en amélioré. Il y a aussi quelque cinématiques. Peu, et c'est d'autant plus dommage qu'elles sont belles.

 

 

Sur l'aspect gameplay, on a aussi les musiques à signaler. Une OST de toute beauté. Je crois que les musiques de Bravely Default sont celles qui sont le plus présentes sur mon Iphone. Et bien sûr, le fait que le jeu soit entièrement doublé. Et mieux encore : on a le choix entre le doublage anglais classique et le doublage original japonais. À vous de voir, mais pour moi, pas d'hésitation possible : le japonais est si beau, si expressif ! C'est terriblement jouissant de suivre ce jeu et l'histoire dans cette si belle langue, et ça ajoute d'autant plus de charisme aux personnages

Venons-en aux combats, point central de tout RPG. On a là les trucs classiquement classiquo-classiques qui ont fait les beaux jours des premiers Final Fantasy. Différents jobs, des compétences et des armes pour chacun d'eux, la magie habituelle ( Feu1, Feu2, Feu3, Météore, et j'en passe ) et même des invocations. Sur ces dernières, Bravely Default a au moins le mérite d'innover un peu en en sortant qui ne soit pas tirés de son cousin FF. Elles sont originales, classes, et les cinématiques pour les invoquer envoient du pâté. On a un train de feu, un avion à réacteur, et une sorte de truc géant qui se nomme Susanoo ( toute allusion au manga Naruto sera vivement réprimée )

Outre tout cela, Bravely Default se distingue par son utilisation de deux options de combats tout à fait inédites : Brave et Default ( maintenant vous savez d'où viens le titre ). Le système est assez original et bien pensé. L'option Brave permet pour un personnage de jouer deux tours à la suite. L'option Default, au contraire, permet de sauter un tour. Si vous utilisez Brave, vous perdez un point de je-ne-sais-plus-quoi. Si vous êtes à un nombre négatifs de ces points, le tour suivant, vous ne pouvez rien faire jusqu'à que vous reveniez à zéro. Mais quand vous utilisez Default, vous sautez un tour, mais en échange vous gagnez un point, ce qui vous permet de le réutiliser plus tard en Brave, au maximum quatre fois, ce qui signifie que vous pouvez attaquer quatre fois à la suite.

C'est assez complexe dit comme ça, mais en jeu c'est assez simple à comprendre, et ça ajoute pas mal d'éléments stratégiques appréciables. Selon les combats et la situation, il va vous falloir utiliser ces deux options avec réflexion. À noter bien sûr que les ennemis aussi peuvent l'utiliser. Autre chose également, il y a une option « invoquez un ami ». Vous pouvez appeler à l'aide un joueur que vous avez enregistré via wifi dans votre liste ami. Ce sera bien sûr une IA, mais elle utilisera automatiquement sa meilleure attaque. Ce qui peut être intéressant au début, quand, jeune noob, vous débutez et vous avez des amis lv90 ^^

 

Maintenant, le système de job ( ou classe ) en lui-même. La première chose à savoir, c'est que votre niveau de job est différencié de votre niveau de personnage. Vos persos peuvent monter jusqu'au level 100 je crois, ou 99, tandis que vos jobs, c'est 14 seulement. À chaque prise de niveau, votre job apprend une attaque ou une capacité. Pour les magies, ça s'achète à part, dans des magasins. Mais il vous faudra un certain niveau correspondant à chaque sort. Il y a à peu près une vingtaine de jobs. Je ne vais pas les citer tous, mais ce sont des trucs typiques des héroïcs RPG japonais : chevalier, mage blanc, mage noir, ninja, voleur, invocateur, etc... Mais y'en a aussi de plus originaux, comme marchand, chanteur ou encore vampire. Pour chaque job, vos persos changent de look. Il y en a de vraiment sympa, et d'autre un peu moins...

 

JAPOOOONNNNNNN !!!

 

Pour acquérir les jobs, vous devez remporter certains cristaux, en battant les différents boss optionnels du jeu. Le truc intéressant, c'est que vous pouvez combinez deux pouvoirs de job en même temps. Genre, vous êtes mage blanc, mais vous pouvez aussi vous ajouter les compétences du chevalier. Ça vous permettra de faire diverses stratégies et combinaisons. Le mieux est bien sûr de faire monter le maximum de job rapidement, histoire d'avoir un choix variés de combinaisons.

 

 

Je conclurai sur le gameplay en disant ceci : ce jeu est long, très long, mais surtout, il est dur. Oui, messieurs dames, dur. Et dieu sait que des jeux durs, on en trouve plus beaucoup, à notre époque, surtout des RPG. Même en mode normal, il m'est arrivé de galéré sur des boss au point que j'ai triché et que je suis passé en mode facile. Je n'ose donc pas imaginer le mode difficile. Un truc intéressant aussi : comme vous pouvez modifier la difficulté quand vous voulez, vous pouvez aussi le faire sur la fréquence d'apparition des monstres. Vous pouvez soit l'augmenter, soit la baisser, soit carrément la foutre à 0. Sympa si vous voulez faire un donjon sans être interrompu chaque cinq secondes, et quand voulez entraîner à mort vos persos en mettant la fréquence d'apparition à 200%.

Rapide arrêt sur l'histoire, quand même, et surtout les persos. Il y a cinq persos principaux : quatre jouables, et un chieur. Tiz, personnage principal, est un petit péquenaud de la campagne qui a vu son village se faire détruire et son frère mourir devant lui. Il est le héros vaillant, courageux et un peu niais typique. Agnès, quant à elle, est la prêtresse du cristal du Vent, figure stéréotypé de la dame en détresse et un peu faible. Edea est plus intéressante, comme perso féminin. Elle est bravache, joyeuse, sujette à des crises de colère. Perso, c'est ma préférée, et j'adore son doublage japonais. Edea est aussi la fille du grand ennemi du jeu, le Seigneur Maréchal d'Eternia. Enfin, y'a Ringabel, beau gosse, amnésique et incorrigible séducteur. Il va tenter tout au long de l'aventure de se taper Agnès ou Edea, et apporte une touche comique indéniable. Mais en même temps, du fait de son amnésie, c'est un personnage très mystérieux qui aura une grosse révélation sur lui vers la fin. Ah, et j'allais oublier, la connasse de fée qui vous suit partout, Airy. C'est la pote à Agnès, qui vous guidera de cristaux en cristaux, en vous donnant sans arrêt des instructions à la con. Vous finirez par la haïr, comme tous ceux qui ont joué à ce jeu.

Du coté des ennemis, nous avons Eternia, grande puissance militaire du nord qui tente de briser l'ancien culte des cristaux et de se servir de leur énergie pour eux. L'Armée Eternienne est dirigée par le Conseil des Six, les boss les plus dangereux du jeu, à savoir : un intello, une petite fille bizarre, un vieux sage, un vampire, un chevalier noir trop dark et trop mystérieux, et le chef, le Seigneur Maréchal. Désolé si je ne me souviens plus des noms, j'ai trop la flemme de chercher. Ces gars vont envoyer leurs sbires tout au long du jeu pour tenter de vous empêcher de ranimer les quatre cristaux. Comme boss, il y a aussi les quatre monstres qui protègent les cristaux.

 

Le Conseil des Six

 Venons en maintenant au point qui fâche, très lié au scénario. Vous allez découvrir, petit à petit, que tout n'est pas aussi net que vous le pensiez. Les ennemis ne sont peut-être pas vos ennemis, et vos amis peut-être pas vos amis. Les indices s'accumulent au fil du jeu, vous laissant penser que vous vous faite manipuler en beauté en réveillant les cristaux, ce qui pourrait provoquer un truc pas cool, au final. Arrivé à un stade, vous n'avez plus aucun doute sur l'identité du cerveau, mais vos personnages eux sont totalement cons, et ne semblent rien remarquer. Même l'écran titre vous révèlera le spoil au bout d'un moment.

 

OH MY F*CKING GOD !

 

Et oui, votre espèce de fée toute gentille et toute niaise qui vous aide est en réalité THE BIG EVIL GUYS, qui vous mindfuck tous depuis le début. C'est assez bien pensé, cette histoire de titre qui change pour nous révéler que Airy ment. Bien que vous l'aurez deviné bien avant que le titre change, à moins d'être dans un coma profond. Donc, bien que vous sachiez qu'Airy est une pétasse, vous êtes obligé de continuer à rallumer ses foutus cristaux, quand bien même vous savez que ça conduira à une catastrophe planétaire. Le pire, c'est que vos persos se doutent de quelque chose, au bout d'un moment. Mais ils continuent quand même comme des cons. Vous avez envie de rentrer dans votre 3DS pour les secouer un bon coup tellement c'est évident que la fée se fout de leur gueule...

 

 

Donc déjà, c'est assez malsain de jouer en sachant pertinemment qu'on fait de la merde. Mais le pire, c'est que cette partie dure indéfiniment. Une fois que vous aurez battu tous les boss à job, que vous aurez réveillé les quatre cristaux, eh ben... vous recommencerez. Encore. Et encore. Car en fait, Airy n'en a pas assez de réveiller seulement 4 cristaux. Pour son plan machiavéliquo-machiavélique, elle a besoin de réveiller beaucoup, beaucoup de cristaux. Pour ça donc, elle va vous envoyer dans plusieurs dimensions différentes, afin que vous réveillez les même cristaux plusieurs fois d'affilés, en rebattant les mêmes putains de boss à chaque fois. Et ceci, tenez vous bien : 5 FOIS !!! CINQ PUTAIN DE FOIS ! Genre, la moitié des heures de jeu de Bravely Default est entièrement dédié à refaire tout ce que vous avez déjà fait la première fois !

 

 

Là, je dois avouer que les producteurs du jeu ont pondu un troll énorme. Car si la première moitié du jeu est géniale, la seconde n'est qu'une répétition de la première, cinq fois à la suite. Bon, y'a deux trois petits changements entre les différentes dimensions, notamment sur les boss et l'histoire, et ça va beaucoup plus vite vu que vous conservez votre vaisseau. C'est aussi le meilleur moment d'entraîner à fond vos personnages pour acquérir tous les niveaux à vos jobs. Mais quand même, ça devient vite chiant. Surtout que votre conne de fée n'arrête pas de vous dire qu'à chaque fois, ça va marcher, qu'il suffit d'éveiller juste ces quatre cristaux là, et le monde sera sauvé. Elle vous prend vraiment pour des prunes, et le pire, c'est que vos personnages le sont réellement, puisqu'ils continuent à la croire, et à refaire, rerefaire, rererefaire la même chose en espérant en vain que cette fois, ce soit la bonne... Un truc de dinguo, qui va mettre votre patience à rude épreuve.

 

 

Et pour ajoutez au sadisme des développeurs : sachez que vous pouvez détruire les cristaux au lieu de les réveiller. Toute personne censés ayant deviné que la fée vous trollez depuis le début ira essayer. Eh bien, c'est encore un troll. Détruisez un seul cristal, et Airy se révèlera direct, et vous aurez à l'affronter. Bien sûr, il vous manquera un sacret nombre de niveau pour pouvoir la battre, et ce sera game over. Et même si vous y arrivez, le jeu se termine comme ça, sur une fausse fin, sans que vous ayez compris le fin mot de l'histoire et le boss ultime de fin.

Bon, une fois que vous aurez fini tout ce merdier ( en ayant démoli votre quatrième 3DS au passage après l'avoir lancé contre le mur de rage ) Airy se montrera enfin sous son vrai visage. Elle sert en réalité une espèce de dieu noir des ténèbres obscures, nommé Ouroboros, qui veut engloutir le monde dans le néant, parce que c'est très méchant, et il avait besoin pour ça de l'énergie des cristaux. Total, vos persos comprennent qu'ils sont des nouilles, que les gars d'Eternia avaient raisons depuis le début. S'en suit le dernier donjon, où vous aurez à affronter la dernière forme d'Airy et son maître. À noter qu'Airy est bien plus chiante que le boss de fin, j'ai trouvé.

Cinématique de fin toute sympa, générique délicieux. Sachez qu'il vous reste ensuite un donjon optionnel dans lequel vous trouvez les meilleures armes du jeu, ainsi qu'un boss bonus, très costaud. Vous pouvez aussi reconstruire votre village du début et affronter des boss en plus, sept espèce de démons relativement chiants. Et si, comme moi, ce jeu vous a fait surkiffer votre race, vous pouvez le recommencer en mode New Game +, dans lequel vous conserverez tous vos niveaux de job. L'occasion de tester une difficulté supérieure.

Bon, au final, comme j'ai dit au début, ce jeu c'est de la bombe, le meilleur RPG auquel j'ai jamais joué, malgré son petit point noir sur la répétition d'une grande partie du jeu. Ce fut un tel succès inespéré au japon et partout dans le monde que Square Enix s'est empressé d'inventer une suite, qui sortira l'année prochaine : Bravely Second. Une série sans doute promise à devenir une franchise comme Final Fantasy, avec Bravely Tierce, Bravely Quatro, et ce jusqu'à que, comme Final Fantasy, le niveau régresse fortement avec le temps. Mais ça, ce n'est que mon point de vue de vieux con^^