WAOH ! Ca fait à peine une semaine et pourtant nous revoilà déjà pour terminer cette petite duologie Disney sur les films thématiques de l'Amérique Latine. Après s'être attaqué à Saludos Amigos, il est de toute évidence qu'il fallait enchaîner sur Les Trois Caballeros. Un film assez différent de son aîné qui va nous faire retrouver certains personnages et en rajouter notamment un.

Je trouve que c'est intéressant de la part des studios Disney de vouloir nous faire partager leur expérience de ce voyage qu'ils ont du effectuer. Et si l'intention semble être semblable à Saludos Amigos, l'approche diffère pour passer par une histoire qui s'étend sur le film. Si le précédent faisait 45 minutes environ, on en a pour plus d'1h ici !

Mais comme Saludos Amigos, ce n'est pas un film de mon enfance donc d'emblée il n'aura pas son aspect nostalgique... et pourtant... je connaissais déjà bien José et Panchito avant d'avoir vu le film. Pour une raison simple dont on reparlera : les bandes-dessinées de Don Rosa.

Terminons donc notre voyage exotique dans cette Amérique du Sud si mystérieuse... et pourtant si chaleureuse et pleine de joie.

 

On retrouve en tout cas notre canard national en vedette

 

L'histoire de ce film est en continue sur Donald : c'est le jour de son anniversaire et il reçoit des cadeaux de ses amis d'Amérique du Sud. Il les ouvre un par un et à chaque fois une nouvelle surprise incroyable sur ce pays l'attend. Le but de tout ça est bien entendu de nous communiquer encore la culture et les valeurs propres aux pays de cette partie du continent.

Au début on a quelques petits courts-métrages que visionne le canard. Au début, j'ai vraiment l'impression de voir un autre Saludos Amigos. Même si Donald en est le spectateur, on a juste quelques petites séquences avec différents sujets qui relatent et congratulent l'Amérique du Sud.

Un pingouin qui souhaite s'y rendre pour voir le soleil... un oiseau très bizarre qui montre un peu le côté exotique des forêts de cet endroit... et aussi l'histoire d'un jeune gaucho (le cowboy local si on se rappelle bien du film précédent) qui veut gagner une course.

C'est encore une fois très porté par le narrateur qui tout en racontant l'histoire se plait à amener des anecdotes, intéressantes soit dit en passant, sur l'Amérique du Sud. Mon problème sur ces séquences reste le même que dans Saludos Amigos, je n'arrive pas à vraiment rentrer dedans et je préfère voir une histoire avec des personnages qui interagissent par dialogue ou même par geste qu'avoir un narrateur qui m'explique tout.

Même si je comprends sa présence pour nous explique des choses sur l'Amérique du Sud. Ce n'est vraiment pas le genre que j'aime. J'ai cependant trouvé assez amusant le court-métrage sur le gaucho et celui sur le pingouin ça allait, mais il est vrai que l'oiseau bizarre j'aurais pu m'en endormir... Cependant le film réserve encore des surprises à nous comme à Donald.

Tout ne concerne que les premières 20 minutes, le reste sera vraiment beaucoup plus consacré à notre canard et certains amis qui viendront lui tenir compagnie.

 

Tout ça ne ressemble finalement qu'à une mise en bouche pour le "vrai" film...

 

Dans Saludos Amigos, j'avais bien précisé que la séquence que j'avais préféré était celle de José Carioca car elle permettait une véritable interaction avec Donald sans besoin du narrateur, tout en faisant découvrir l'aspect le plus "coloré" du Brésil avec ses fêtes et sa fameuse samba. C'était rythmé, bien animé et coloré comme il le fallait.

Dans Les Trois Caballeros, ce style de séquence, après les 20 premières minutes, s'étend à tout le film car le cadeau suivant de Donald est la visite de son ami José qui revient judicieusement sur le devant de la scène pour continuer à nous faire découvrir l'Amérique du Sud.

A ce moment là du film la tournure que ça prend est très intéressante mais également vraiment très innovante, j'y reviens immédiatement.

On est vraiment plus dans l'esprit du dernier court métrage de Saludos Amigos, José parle avec Donald, il joue de la musique, danse, bouge et nous raconte des petites anecdotes sur le Brésil. Ca reste toujours instructif mais dans une ambiance beaucoup plus forte qu'avant. Puis c'est agréable de voir Donald avec un ami, plutôt que tout seul à se battre contre lui-même...

Ce qui va suivre continuera d'être une revue de plusieurs activités folklorique mais dans une ambiance assez magique, féérique, pleine de couleurs et de belles musiques. Mais surtout il y a cette innovation que je trouve très intéressante. C'est assez unique et précoce à l'époque mais les studios ont décidé de mêler les images de cartoon animé avec des séquences réelles.

Et ça bah pour l'époque, c'était quand même une sacré nouvelle idée...

 

Là comme ça, ça a peut être l'air de rien mais c'est fichtrement impressionnant

 

C'était tout de même bien avant les films de référence du genre comme l'excellentissime Roger Rabbit ou les films des Looney Toons comme Space Jam ou Les Looney Toons Passent à l'Action (que j'aime beaucoup aussi au passage).

Il faut reconnaitre que voir ces personnages dans le monde réel, ça provoque une certaine proximité avec eux, c'est comme s'ils existaient, s'ils pénétraient dans notre monde et ça provoque un véritable sentiment chaleureux à leur égard, je trouve que c'est vraiment une super idée. Et c'est vraiment fait de belle façon, on découvre beaucoup mieux le Brésil comme ça.

Viendra s'ajouter à Donald et José le troisième cadeau : Panchito, une sorte de gaucho aussi finalement, un coq qui sera le troisième caballeros. Déjanté et rigolo, il est tout aussi sympathique que les deux autres volatiles qui forment un trio vraiment agréable.

Cette façon de découvrir le Brésil à travers ces décors colorés et ces prises de vues vraiment bonnes, c'est une idée hyper intéressante. On mêle plusieurs techniques et je n'y vois aucun raté. En plus on apprend vraiment de choses. Le narrateur intervient, mais pas tant que ça, nous laissant apprécier l'entente des trois caballeros dont l'alchimie marche à merveille.

Nul besoin de Dingo et d'autres personnages Disney, Donald tient parfaitement le long métrage seul, il est parfaitement aidé par ses deux acolytes. Et si j'aime ces personnages, et si je trouve ça vraiment bien réalisé, innovent, génial et très instructif... je n'accroche malheureusement toujours pas à ce Walt Disney.

 

Vraiment désolé... c'est superbe mais... non...

 

L'angle est beaucoup mieux que Saludos Amigos, je trouve ce film supérieur sur tout les points mais ça continue de ne pas être mon style... je ne suis pas fasciné par l'Amérique du Sud, je ne m'emporte pas dans les festivals et les danses locales... je suis en mode "bof".

C'est très personnel comme avis parce que derrière, je reconnais tout le travail derrière, qui a été fait, l'art que ça demande... les idées très bonnes... mais moi, je n'arrive pas à être touché. Et oui c'est bien dommage pour un fan du canard comme moi... néanmoins est-ce que Les Trois Caballeros est quelque chose de vraiment inutile et chiant ?

Non, pas totalement. En tout cas moi, comme je l'ai dit plus tôt, je les ai connu autrement et selon moi de meilleure façon : à travers les bandes-dessinées de Don Rosa. L'auteur a fait deux BD dessus : Le Retour des Trois Caballeros ainsi que Les Sept (moins quatre) Fantastiques Caballeros. Ce sont deux aventures de Donald aux côtés de Panchito et José vraiment géniales.

Et vous voyez je préfère découvrir l'Amérique du Sud sous cet aspect là : avec une histoire, une aventure, les personnages ne se contentent pas de voler au-dessus du pays et de parler des aspects historiques, ils vivent le pays, ils font partie intégrante de tout ça, sans nous présenter d'un point de vue presque scolaire la chose. Les décors sont quand même présents et c'est toujours aussi beau.

Don Rosa a de toutes façons déjà visité et revisité l'Amérique du Sud dans les BD de Donald ou encore mieux : de Picsou. Et j'en ai vraiment apprit beaucoup plus et de façon plus pédagogique là-dedans que dans ce film juste bof. Je trouve que dans ce style, Fantasia marchait beaucoup mieux.

Mais Fantasia, il s'agissait de la musique, qui est un thème tout autre que la socioculture et la géographie, c'est vraiment différent... je comprends vraiment ce qu'ils ont voulu faire passer ici mais chez moi, ça n'arrive vraiment pas à prendre.

 

Pourtant je comprends vraiment les intentions, mais pfff...

 

Si vous me dites que ce film est un chef d'oeuvre, je vous dirai quand même que moyen hein... il est innovent, techniquement très réussi, mais franchement, pour moi un chef d'oeuvre doit réussir dans d'autres domaines, spécifiquement quand on parle d'un Disney.

Ce ne sera pas comme Saludos Amigos, je veux bien concevoir qu'il a sa place parmi les grands classiques, il est marginal mais il apporte de l'eau au moulin de façon unique et bonne. Et je trouve qu'il peut marquer son public. Ses personnages, son folklore et son aspect coloré apportent une bonne ambiance dans la maison.

Mais moi je ne montre pas ça à mes enfants. Je suis désolé mais en fait, Donald n'est pas SI bon en dessin animé. Je l'aime, mais je le trouve meilleur dans la bande dessinée. Que ce soit Carl Bark ou Don Rosa, les deux s'en sont servi de façon à le transcender. Du coup c'est peut être pour ça qu'il me parait presque fade quand je vois les dessin animé (à quelques exceptions près).

C'est ainsi qu'on termine cette petite duologie en Amérique du Sud et comme vous le voyez, c'est loin d'être mes Walt Disney préférés. Mais je compte tous les faire alors je passe bien entendu par-là, ce n'est pas grave, puis je pense que si vous avez des commentaires à faire dessus, je serai ravi de les écouter et d'y répondre si vous avez des questions.

On se retrouve pour un prochain Disneymanche... je ne sais pas quand je ne veux rien promettre. Mais cette fois on s'attaquera à un classique que j'estime dans mon top 10 de mes Disney préférés. Donc restez au taquet ! En ce moment ça peut pleuvoir, c'est la période de Noël quoi !

 

Mais on ne pourra que remercier ce film de nous avoir apporté José et Panchito définitivement sur le devant de la scène...